LES SOUTERRAINS
Suite des articles de Jacques DULPHY « l’histoire de Bourseville », texte et dessins de Jacques DULPHY, photos Christian ROQUES.
Les souterrains sur Bourseville et Martaigneville
Les invasions normandes, les débarquements anglais sur notre côte et hélas les conflits entre Seigneurs obligeait nos aïeux à se réfugier dans des grottes ou des abris souterrains d’où ils pouvaient rejoindre un fort ou même séjourner dans ces « muches » plusieurs jours, parfois avec leur bétail. Ainsi, notre village eut comme d’autres ses souterrains. Les principaux partent ou aboutissent à la « motte » féodale de Martaigneville, cachée maintenant sous les broussailles et les friches (*). Du donjon de bois qui devait la surmonter, une galerie souterraine rejoindrait la « motte de Béthencourt, une autre aboutirait à la falaise d’Ault en passant par Woignarue ; d’ailleurs, dans cette direction et à Martaigneville, on a découvert, lors de la construction d’une maison neuve, un souterrain à sept mètres de profondeur et d’une hauteur de deux mètres, dont le plafond n’est qu’un plaquage d’argile, d’où l’on remarque des gros silex, et pourtant,pour une bonne solidité, il aurait fallu creuser dans la marne ! Cette galerie devait rejoindre une grande salle d’environ 5X6 mètres découverte en 1937 par hasard par un cultivateur de Woignarue dans une pâture proche de son habitation ; sur la paroi sud de cette pièce, donc en direction de Martaigneville, une voûte qui avait été comblée.
Une autre galerie souterraine partant toujours très probablement de la « Motte » , passant sous le lieudit « Les Templiers », a été mise à jour lors de terrassements dans la carrière de la briqueterie, et passerait sous l’usine et derrière la maison du propriétaire de la briqueterie où, dernièrement, la voute s’est éboulée et cette galerie était d’une hauteur d’homme et paraissait se diriger vers Escarbotin, peut-être qu’on peut supposer qu’elle aboutissait au château Montmignon, près de l’église.
Un croisement de ce souterrain avec un autre, se trouverais au niveau de la croix de pierre à l’entrée de Bourseville, proche de l’ancienne briqueterie.
Passages méconnus
DRON, dans son ouvrage intitulé « Histoire de St-Quentin-La Motte« , raconte que Jeanne d’Arc, la célèbre guerrière, passa le lundi 18 décembre 1430, à Bourseville. C’est effectivement, en partant du Crotoy, escortée d’un groupe de cavaliers anglais pour se rendre à Rouen, par Eu, qu’elle passa sur la route de Bourseville à Friaucourt (face aux Abrets). Mais il paraîtrait que la sainte était passée par les champs, c’est à dire par le chemin qui se trouve derrière le village. D’un sens ou de l’autre, Jeanne d’Arc a foulé la terre de Bourseville.
En cette période de troubles, le passage d’une troupe de cavaliers était assez banale et la célébrité de la Sainte n’était pas encore acquise, mais ce n’est sûrement pas la seule Sainte qui soit passée par Bourseville, Saint Blimond ainsi que Saint Valery, au début du Moyen-Age, y seraient sans doute venus aussi.
(*) note du rédacteur Internet, elle est complètement dégagée et visible en 2014.
A suivre : Chasse et braconnage (A suivre)