La base Radars de Bourseville
Vestiges de la guerre 1939 / 1945
Pendant la guerre 39/45 il a été installé par l’occupant Allemand une base radar destinée à intercepter les avions venant d’Angleterre. Cette base à cheval entre trois communes, Bourseville, Vaudricourt et brutelles était particulièrement bien dégagée car dominant la Baie de Somme. Elle faisait partie du système anti-aérien de défense « Kammhuber » , et était en liaison avec le Kähl-Burg du Tréport (système de défense situé à l’intérieur de la falaise). Il y a encore une ancienne ligne téléphonique militaire souterraine de cette époque, qui passe entre Bourseville et Martaigneville.
Ce radar se compose d’une multitude de dipôles VHF couplés en phase. La moitié haute était destinée au récepteur et la moitié basse à l’émetteur. Ce type d’antenne permet d’avoir un angle d’ouverture d’environ 140 à 160°. Le mât faisait environ 30 à 40m de hauteur.
Pour découvrir ces tristes vestiges on y accède soit par Vaudricourt, soit par Bourseville. Depuis Bourseville, prendre la direction de Vaudricourt, et à la sortie du village, un peu après la ferme qui se trouve à droite, il y a un chemin à gauche de la route qui mène à travers champs vers un petit bois. C’est là que se trouve un ensemble de bâtiments semi-enterrés de la base Skorpion. Le dépôt de munitions qui servait à la FLAK (abrégé de Flugabwehrkanon) était situé à l’écart. A la sortie de Bourseville il y avait un radar Wasserman « S » (Schwer pour lourd). La base de type L 480 existe toujours, mais a été dépolluée de la boue dont elle était remplie et comblée de terre, donc plus du tout visible. Elle se trouve maintenant clôturé sur un terrain privé de la commune de Bourseville. Le mat de 40 m de haut était haubané, et on trouve encore dans les champs les pieds d’ancrage. L’ensemble formait un panneau vertical de 30 X 19 m dont l’arrière (le réflecteur) était grillagé, et la partie active était constituée de dipôles en phase. La moitié du bas était pour l’émission radio et la moitié du haut pour la réception des échos radio. Il avait une portée de 300 Km. L’ensemble fonctionnait dans une bande de fréquences de 90 – 110 MHz. Ce type d’antenne (à une échelle plus petite) à été très prisée par les radioamateurs dans les années 1970/1980 car elle a un angle d’ouverture très large et un gain conséquent. Son seul handicap, son encombrement.
Les socles qui supportaient les radars Type Würzburg ou Wuerzburg ou type Freya sont plutôt situés sur la commune de Vaudricourt. Pour s’y rendre, depuis la sortie du village de Vaudricourt, prendre la direction Bourseville (rue Alphonse Daudet à droite pour sortir du village). A la sortie du village, à droite, se trouve l’allée du Bel air ». Cette voie menait à un moulin, le moulin du Bel Air. Presque à l’extrémité de celle-ci se trouve l’ancienne base Skorpion où 200 à 300 soldats allemands s’affairaient à la surveillance radars des avions venant d’Angleterre. Les éléments de cette base sont un peu dispersé dans les champs alentours.
Au printemps et à l’automne, lorsque les cultures sont peu hautes il est encore possible d’observer depuis le chemin sur la droite, des socles sur lesquels reposaient des radars de taille et de portée différentes.
Sur la commune de bourseville, des bâtiments importants semi entérrés :
En limite de la commune de Brutelles un bâtiment date également de cette période, celui-ci servait de mess des officiers allemands, on y jouait également des pièces de théâtre.
Dans Bourseville, il existe encore quelques vestiges dans des propriétés privées.
Dans les environs de Bourseville, dans un terrain privé d’une société, on peut voir un V1 bien conservé, dans sa peinture d’origine, sur sa rampe de lancement.
Depuis peu (2023/2024) il semblerait que ce V1 soit parti pour le musée d’Embleteuse.
Crédit photos, Christian ROQUES, Dessins du Net. Remerciements à Monsieur Huges LEVEVRE de la CCV pour le prêt des plans du radar Wassermann de Bourseville ainsi qu’aux habitants de Bourseville pour l’autorisation de photographier dans leur jardin.